Nous sommes en Angleterre, début du XIXème siècle, le jeune Georges Stephenson travaille dans les mines. Il n’apprendra à lire qu’à l’âge de 18 ans. Les convois sont lourds et le travail éreintant. Il réussit à persuader le Directeur de la houillère où il travaille de le laisser construire une machine à vapeur pour tirer les wagonnets des mines.
C’est ainsi qu’en 1817, après plusieurs modèles de machines, Stephenson réussit à remorquer un train de charbon de 70 tonnes avec sa toute nouvelle locomotive. En 1825, la première ligne de chemin de fer Liverpool-Manchester voit le jour avec Stephenson aux commandes. Et au milieu du XIXème siècle, son entreprise est la première industrie européenne.
Comme toute innovation de rupture, le train soulève à la fois enchantements et peurs.
D’éminents spécialistes pensent que les voyageurs contracteront des pneumonies, que le lait des vaches proches du train tournera… Certains paysans doivent être expropriés. Les mariniers et voituriers craignent pour leur travail.
Les inaugurations attirent les foules « Nous venons de traverser deux jours d’enchantement, deux jours sans précédent dans l’histoire de la vieille Bourgogne… »(2)
Frédéric Passy, juriste, économiste et prix Nobel de la Paix, s’exclame « Tout perfectionnement apporté dans les moyens de transport contribue à l’amélioration intellectuelle, morale et matérielle de la société » (3)
Toujours est-il qu’en 1814, il fallait 112 heures pour rallier Paris à Marseille en diligence alors qu’en 1897, il suffit de 12 heures en train. Avec cette vitesse inédite, notre rapport au temps et aux distances prend une toute nouvelle dimension.
(1) Extrait d’un texte de Jules Janin sur lequel Berlioz compose la musique du « Chant des chemins de fer »
(2) L’Union bourguignonne du 4 juin 1851
(3) « Georges Stephenson et la naissance des chemins de fer » Frédéric Passy, 1895
Source principale : « Ce fabuleux XIXème siècle, l’histoire extraordinaire de ces inventions qui transformèrent le monde » Pierre Sipriot, Editions Belfond, 1990
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